vendredi 23 décembre 2011

La vague Islamiste atteindra t'elle l'Algérie aux élections législatives de 2012 !?


Après plus de 50 ans de son indépendance l’Algérie est toujours entrain de se chercher, économiquement, socialement et surtout politiquement … Le peuple algérien ne se sent pas pleinement chez soit dans son propre pays, ce peuple veut faire entendre sa voix, veut choisir sa destinée et il veut dire une bonne fois pour toute assez a ses tuteurs (La classe politique) qui le croit encore mineur pour choisir de son propre chef de son avenir.

Vu les changements géostratégiques qui se sont entrain de se passer dans le monde arabe et surtout en Afrique du nord c'est-à-dire à nos portes, on ne peut plus rester inflexible. Les révoltes connus dans nombreux pays ont conduit à la passation du pouvoir à une classe politique qui est dites « ISLAMISTES » (Un mot que je n’affectionne pas vu sa connotation avec l’ISALM …)   à l’instar d’ENNAHDHA en Tunisie, des frères musulmans en Egypte et du PJD au Maroc (à un degré moins pour le cas du Maroc). Donc le changement dans ces pays est incarné par la mouvance islamiste qui se veut une alternative aux anciens systèmes politiques qui se disait Laïcs (En outre le cas de la Tunisie).

Alors les questions qui se posent tout naturellement, est ce que cette vague Islamiste atteindra telle l’Algérie ? Est-ce que ce genre de partis peut représenter une alternative aux partis déjà au pouvoir en Algérie ?

Les élections législatives en Algérie sont annoncées pour début 2012, et le pouvoir en place s’y prépare déjà (En avançant la date de élections législatives pour éviter toute mauvaise surprise et en muselant et repoussant la création des nouveaux partis qui se veuillent être un trompe œil en ne leurs laissant pas le temps de faire compagne s’ils auront la chance d’exister), de même pour les partis. Mais ce qui peut attirer l’attention est le repositionnement des partis qui ont une tendance Islamiste qui essayent de profiter de la tendance générale afin de tirer leur épingle du jeu.

En Algérie il y a plusieurs partis et tendances Islamistes avec des approchent qui différent, on peut en citer le FIS (Partis dissous), ISLAH, MSP et ENNAHDHA etc.

Le plus intrigant dans tout ça c’est la position du MSP le parti d’Abougerra Soltani qui est présent au pouvoir depuis 1996 et qui était créé début 1990 pour donner un certain équilibre contre le FIS, ce dernier est membre de l’alliance présidentielle qui regroupe le FLN (Parti nationaliste, conservateur) et le RND (Parti créé par des ex FLN) et cela depuis 2001. Le MSP a essayé de se distinguer et de se repositionner en se donnant une nouvelle posture d’un parti d’opposition tout en étant dans le gouvernement !! (Le MSP par exemple, gère le budget du puissant ministère des travaux publics par le biais de son ministre M.Ghoul)
Cela en votant contre la nouvelle loi régissant les associations en la qualifiant de « LIBERTICIDE »,  de même qu’il s’est opposé a l’adoption de la loi sur les partis politiques et il est allé plus loin en accusant ses anciens alliés du FLN et du RND de VIDER les réformes proposés par le président Bouteflika (Ceci est un autre sujet) tout en affirmant que ces réformes sont purement administratives.

Il y d'autres courant de la mouvance Islamiste tel que celui de M. Abdellah Jaballah l'ex S.G de l'ISLAH évincé deux fois du sein même des ses anciens partis, et qui tente de former un nouveau parti politique qui se dit être une alternative "Propre et Constitutionnelle".

Sans oublié les ex FIS (Front Islamique du Salut) partis dissous en 1992 et qui a une grande responsabilité dans la tragédie nationale qu’a connu l’Algérie, qu'une récente loi adopté par les députés de l'APN vient de leur interdire tout retour à la vie politique, sauf pour les ex militants qui ne se sont pas condamné par la justice mais qui pourront activer dans d'autres partis politiques.

Donc on peut voir très clairement une certaine sur excitation des Islamistes des différentes tendances,   « Le MSP et même le courant de Djaballah sont très excités par ce qui se passe en Tunisie et au Maroc. Ils se voient déjà faire pareil aux législatives de 2012. Mais la donne est différente chez nous. Les islamistes sont au gouvernement depuis longtemps, les Algériens les connaissent. Ils n’apportent rien de nouveau », commente la secrétaire générale du Parti des travailleurs, Louisa Hanoune.

Dans un tel contexte d’atomisation des partis islamistes comme est le cas des partis de l’opposition en général, et du passé lourd suite à la tragédie nationale qu’a connue l’Algérie dans les années 90 qui a suivi la venue au pouvoir du FIS, tout en ayant la présence au sein du gouvernement de tels partis … Alors les Islamistes Algériens peuvent ils s’acheter une virginité politique et se repositionner comme les représentants du changement tant attendu par les Algériens !? C’est loin d’être si sûr.

 DZ du coeur

2 commentaires:

  1. très bonne analyse lucide est structurée. cela prouve, si besoin est "encore", que le jeune algérien peut être impliqué par rapport à la situation de son pays et proposer un point de vue pertinent sur les débats politiques que suscitent l'actualité.

    Pour ma part, je dirais qu'il n'existe pas de corrélation directe entre les révolutions qui ont secouées les pays cités et le résultats des élections que ces mêmes mouvements ont provoqués. Car tout le monde admet que les tenants du courant islamiste n'ont en aucun cas été les meneurs de ces mouvements, et ont même réagis trop tard pour pouvoir les orientés.
    A cet égard, les courants modernistes et leurs animateurs principaux, qui eux étaient à l'avant garde de ce que l'on dénomme le "Printemps Arabe", n'ont pas pu organiser leur mouvement en force politique, ni transformer leur combat et leurs idées en un projet politique. Donc, le choix des électeurs,( si on écarte bien sûr les facteurs exogènes comme l'appui financier et médiatique dont ont bénéficié les partis islamistes)est le choix de la rupture au profit d'une opposition crédible est de tout temps intransigeante avec les pouvoirs déchus. Peut dire qu'en Algérie les islamistes offrent ce même profil? j'en doute vraiment. Même l'électorat du FIS existe t-il toujours après que ce mouvement eu été dissout depuis 20 ans?? combien parmi les repentis et les bénéficiaires de la Réconciliation ont été militants du FIS? plus de 70% des algériens 100% des moins de 30 ans n'ont jamais vu ou connu les dirigeants du FIS?. faut il croire que l'on veut parler de ce mouvement voire le ressuscité par purs manœuvres politiques? au profit de qui?. Beaucoup de questions en effet. pour les autres partis ils ont tous été plus ou moins partie prenante avec le système politique actuel, peuvent ils constitués une alternative? j'en doute.
    Continu comme ça.. Chakib.

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  2. En lisant votre commentaire et dès le début je me suis dis que cette pertinence dans l'analyse ne peut émaner que d'une personne qui connait bien le terrain ...
    Sinon je vois qu'on partage pas mal de points de vues ...
    Merci pour cette analyse et pour l'encouragement.

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