mercredi 11 mars 2015

Le Salut des idées ...

 L’idée est plus dangereuse que la colonisation, les idées abattent les croyances et les traditions, tandis que la colonisation elle vient et elle s’en va ». 

C’est avec cette citation d’un prof juif, d’un MOOC (Cours en ligne sur le nouvel moyen orient) que j’aimerai aborder la problématique des idées, du monde de l’idée et sa relation avec notre réel, le monde de la matière ! 

En y pensant, « Moyen Orient » me dites-vous ? Comment peut-ont expliqué toute une région appelée Moyen Orient ? C’est l’orient par rapport à quoi ? Ou plus précisément l’orient par rapport à quelle région ? Mais bien sûr c’est par rapport aux puissances de l’époque de cette appellation, c'est-à-dire l’orient par rapport à la France, l’Orient par rapport à la Grande Bretagne ! Une appellation étrangère reprise par les habitants même de cette région ! Bizarre, dangereux même est notre degré de soumission aux idées étrangères, comme on est « colonisable » !. 

Cette question de l’idée, m’est venu a l’esprit suite a une série de lecture des livres d’un penseur Algérien, un certain « Malek Bennabi » l’inventeur du concept de « colonisabilité », un penseur tel qu’il en existe peu, surtout dans ces temps où les idées, la pensée et même les opinions sont devenues des tendances fast food, ou encore pire, des pensées prête à porter, où on ne fait aucun effort à les produire, juste on les adoptes, bien des fois on ne se rende même pas compte qu’on n’a fait que reprendre une idée, et des pensées venues d’ailleurs, sans même l’effort de les adapter. 

De tels exemples, simples mais révélateurs il y en a une tonne. En Algérie on appel encore une femme qui ne met pas de voile, « femme civilisée » ! Mais c’est hilarant cette idée de modernité ou de civilisation en relation avec le port du voile ! La populace en disant cette expression ne veut pas vraiment dire que la femme qui ne porte pas le voile est une femme civilisée, mais c’est ce que cette expression véhicule indirectement, c’est une idée laissée par les colons, mais qui reste jusqu’à nos jours profondément ancrée. 

 En effet, la relation entre le monde des idées, le monde des choses et l’éclosion d’une civilisation sont intiment liés, une relation de cause à effet. Les idées sont le capital indéniable, sans lequel la constitution d’une civilisation ne peut en aucun cas l’être, les idées sont ce moteur qui fait fonctionner nos sociétés, soit en les poussant vers l’avant, soit en les laissant à la traine, entrain de subir les idées venues d’ailleurs, même au risque d’incompatibilité de ces derniers au contexte local de nos pays. En un mot, notre monde a horreur du vide. 

Dans ce contexte Malek Bennabi s’est intéressé aux idées en tant que stimulant, motivant et facteur principal déterminant les comportements des individus en les focalisant vers une œuvre collective qui peut être la construction d’une nation, l’éclosion d’une civilisation. En citant : « ... Les idées, ces êtres vivantes qui se placent, au sein au cœur de toute dynamique, de toute épopée humaine ou, par leur panne, expliquent tous les maux des peuples. En fin de compte, et plus que tout autre facteur, c'est toujours sa majesté l'idée qui détermine l'orientation des sociétés et fixe leur sort dans le concert des nations. C'est pourquoi, " les victoires se décideront sur le front de la bataille idéologique " ». 

Une chose est sûre, tant qu’on reste des récepteurs d’idées on restera des consommateurs des choses, notre civilisation ne se fera pas et notre avancée ne sera qu’un entassement de choses, et d’inventions faites ailleurs. Ce qui fait, que notre salut ne se fera qu’à partir du monde des idées. 

 Dz Du Cœur.