mercredi 1 janvier 2014

L’ère de la pensée « fast-food »




Le titre de cet article peut paraître bizarre de première vue, mais la tentation de faire le rapprochement entre ces deux choses qui sont la pensée et la nourriture fut très grande.


L’image que nous renvoi la malbouffe des fast-foods est assez frappante pour expliquer la manière dont se façonne la pensée et se construisent les opinions de nos jours.

En effet, au niveau des fast-foods on y est servi à un temps record, une nourriture qui peut être chaude mais qui à la longue est mauvaise pour la santé. On y trouve trop de sel, trop de sucre, ou encore trop de gras ce qui fait une nourriture vite faite, mal faite.

Ceci est exactement ce qui arrive et d’une façon alarmante à la pensée humaine, surtout au niveau de la constitution des nos opinions, on constate que dès qu’une photo, une rumeur ou un semblant d’information on ne se donne même plus le temps de vérifier la véracité de l’information qui circule, et on ne se donne encore moins le temps de voir les avis des uns et des autres pour se constituer une opinion plus globale, non on n’a plus le temps pour ces futilités ! On se jette corps et âme dès la première rumeur qui soutient notre opinion déjà près établie, ce qui fait que telle la nourriture d’un fast-food on se construit des opinions votes faites et souvent mal-faites.

Ce constat est très dangereux, j’insiste sur le danger de cette constatation, car de nos jours on fait face à une sorte de contamination généralisée qui touche une partie écrasante de la population, on se trouve avec une populace d’un niveau universitaire, qui a une maîtrise certaine de la chose technique, mais qui manque d’un outil essentiel à une vie citoyenne à la fois active et responsable qui est l’esprit ou bien la pensée critique.

De nos jours les médias conventionnels n’ont même plus le besoin de fournir l’effort de façonner l’opinion publique à défaut d’informer, cette opinion est souvent toute faite et prête à être influencée par un simple slogan, une simple image, balancé sur les réseau sociaux avec une facilité et une efficacité étonnante.

Des exemples de cette absence d’esprit critique peuvent être donnés si facilement, en prenant des cas difficilement défendables comme celui du président temporaire de la Tunisie M. Moncef Marzouki. En effet, il y a quelques temps une « information » a créée le buzz médiatique, cette dernière nous informait que M. Moncef Marzouki avait rédigé et publié le fameux livre noir, un livre pour régler les comptes à ses anciens détracteurs.

Les réactions de la populace étaient à chaud, où on s’est demandé comment fait il qu’un président de la république temporaire soit il avait le temps pour rédiger un livre en abandonnant les affaires courantes de l’Etat, comment se fait il que le président de tous les tunisiens réglaient ses comptes de cette façon, comment se fait il que le président utilise les archives de l’Etat pour ses propres fins … etc. M. MArzouki  a été traité par tous les noms, par tous les mots et maux, une compagne médiatique acharnée l’a rendu tel un simple haineux ni plus ni moins.

Cependant, curieux comme je suis, la première réaction à faire c’était de dénicher ce fameux livre noir, mais ma surprise fut grande à la lecture de la première page de garde du fameux livre, l’auteur n’était pas M. Marzouki mais on le lit noir sur blanc que l’auteur c’est  « le département de la Communication de la présidence de la République », en poursuivant encore plus la lecture je me rends compte que les informations et les faits dans le livre sont une sorte d’étude de l’archive ce qui constitue utilité capitale si on ne veut pas qu’un tel système que celui du régime Ben Ali ne se remet en place.

Cet exemple est pour dire que peut importe l’information, la populace ne se donne plus le temps de vérifier la véracité des faits, de même que les journalistes ne font plus leurs travail d’information, encore moins celui d’investigation, mais font dans le sensationnel.

Ce qui me pousse à une conclusion alarmante, où je ne me trouve plus surpris quand je vois un parti politique usant de la religion au pouvoir, ni de constater qu’une bonne parti de l’ancien régime se remet en place en regagnant en crédibilité et en sympathie, ni encore moins de voir des jeunes tunisiens être les principaux auteurs d’une prise d’otage sanglante dans le sud Algérien, ou encore des milliers d’entre eux aller se faire tués en Syrie ! Non avec une populace sans esprit critique plus rien ne m’étonne.

 Dz Du Cœur.

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