Entre le
mouvement et le parti, le religieux et le politique, entre le modéré et l’intégriste, entre le discours local et l’international, ou
bien les structures apparentes et celles de l’ombre, entre son passé et son
présent, sans oublier les bavures ainsi que les combines, ou encore la dernière
trouvaille qui se situe entre Jebali et Ghanouchi, ce qui nous donne l’entité
qui dirige actuellement la Tunisie, Ennahdha.
La genèse d’une
crise
Ces derniers
jours la scène politique tunisienne a connu de graves crises, enclenché
principalement suite à l’assassinat odieux de l’avocat et l’homme politique de
gauche, l’un des portes étendards du front populaire, Chokri Belaïd.
En effet,
suite à cet assassinat qui nous laisse se poser tant de questions, la rue
Tunisienne a répondu par une mobilisation sans précédente où elle a connu son apogée
le jour de l’enterrement du défunt, avec plusieurs centaine de milliers de
manifestants.
La réaction
d’Ennahdha qui était accusée à tord ou a raison, et il y a qu’une justice
vraiment libre et indépendante qui en décidera, était assez rapide où dès le
lendemain une manifestation de soutien a été organisé au niveau l’avenue, une
manifestation pour soutenir la légitimité nous dis ont, cependant ce qui a
surpris plus d’un c’est le volet politique de cette réaction à l’assassinat de
Chokri Belaïd, où par le biais du premier ministre M. Hamadi Jebali (Nahdhaoui)
qui dans un discours télévisé a proposé un remaniement ministériel pour former
un gouvernement de technocrates, ceci sans l’aval même de son parti.
Héroïsme ou
combine ?
Cette
proposition de Jebali de former un gouvernement de technocrate a été accueilli
par un niet par son parti Ennahdha, et a conduit la Tunisie à une nouvelle
impasse que je qualifierai d’une impasse contrôlée, mais qui n’est pas encore
résolue par le nouveau premier ministre Ali laariyedh l’ex ministre de l’intérieur
qui peine à former le nouveau gouvernement.
Cet impasse est
contrôlée car non seulement elle a été créée par le parti Ennahdha lui-même,
mais que seul lui qui en a les clés car il contrôle l’assemblée constituante,
donc le premier ministre ne peut qu’être Nahdhaoui.
Ce qui est
remarquable c’est qu’après la démission de Jebali, ce dernier est apparu comme
étant l’homme que la nation avait tant besoin, et l’héro qui a bravé l’interdit
et les décisions de son parti pour le bien de la Tunisie.
Cependant, puisque
la scène politique est un grand échiquier, permettez moi de soulevez quelques
questions légitimes, On se demande bien quel est le vrai mobile de la décision
de Jebali ? Est ce vraiment par amour de la Tunisie ? Qui sont les gens
derrière Jebali qui lui ont assuré leurs soutiens ? Est-ce vraiment un
coup de tête ? Dans ce cas est ce que Jebali ne risquait pas la fin de sa
carrière politique ? Ou tout simplement cette décision et cette confrontation
avec son parti était planifiée, contrôlée, et qui entre dans le cadre de la
préparation d’Ennahdha aux prochaines élections ?
La redistribution
des cartes
Il ne faut
pas chercher midi à 14h, et disons le franchement, en politique rien ne se fait
au hasard, et tous les faits disent que ce clash entre Jebali et son parti est
planifié de A à Z, et entre dans un plan beaucoup plus large et à plus long
terme.
En effet, si
un premier ministre va à l’encontre de son parti, ce dernier devrait avoir au
préalable un certain soutient, alors qui a fourni ce soutient à Jebali ?
De même que dans ce cas ce dernier ce trouve irradié de son parti, mais le
constat est là, car seulement après quelques jours de sa démission on a vu
Jebali entrain d’embrasser chaleureusement Ghanouchi sur son franc et siégé au « conseil
de la choura » pour désigner le nouveau premier ministre !
Donc comme
Jebali n’est pas aussi naïve que ça pour risquer sa carrière politique, et que
Ennahdha a activé si longtemps dans l’ombre cette dernière maitrise à merveille
les ficelles et les combines politiques, et puisque le gouvernement formé
principalement par Ennahdha connaissait de graves crises et tant d’échec à tous
les niveau, ce mouvement-parti a décidé de prendre les devants des choses, de
casser l’initiative et l’élan que l’opposition et spécialement celle de gauche
a prit suite à l’assassinat de Chokri Belaïd et de reprendre les choses en main
en créant une problématique, dont elle avait les clés en main, mais aussi et
surtout en créant un héro dont elle avait et elle aura tant besoin durant les
prochaines échéances électorales.
Dz Du Coeur.
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